La Polestar 4 Performance, l’électrique venue d’ailleurs !
Dans un monde où les SUV électriques se ressemblent tous, Polestar a décidé de sortir du rang. Avec la Polestar 4, la marque sino-suédoise a pris tout ce qui se faisait ailleurs… pour faire complètement l’inverse. Zéro lunette arrière, une caméra à la place du rétro, des lignes presque futuristes, et sous le pied droit, 544 chevaux. Un délire ou une vraie réussite ? On a pris le volant de la version Dual Motor Performance pour vérifier !
Dès le premier regard, la Polestar 4 intrigue. Ce n’est pas qu’une affaire de style, c’est une philosophie. Pas de lunette arrière, un choix aussi radical qu’esthétique. À la place, un toit panoramique qui s’étire jusqu’au-dessus des passagers arrière, et une caméra qui fait office de rétro. Le design est affûté, tendu, avec ses feux arrière minimalistes, ses flancs sculptés et ses jantes de 22 pouces qui remplissent parfaitement les ailes. C’est radical, audacieux, déroutant, mais ça fonctionne.
L’ambiance à l’intérieur est fidèle à ce que propose Polestar depuis la 2 : univers épuré, matières responsables, ergonomie et technologies, mais surtout une sensation de qualité et d’espace. L’assise est bonne et les rangements nombreux. Le grand écran central sous Android Automotive est intuitif malgré quelques bugs ponctuels et une réactivité perfectible. Le niveau d’équipement est très complet : sièges chauffants/ventilés, système son Harman Kardon, affichage tête haute, caméras 360°, conduite semi-autonome, lecture des feux tricolores, détection de fatigue… La liste est longue !
Mais voilà, il n’y a absolument aucun bouton physique. Pas un. Tout passe par l’écran central, même les réglages des rétros ou l’ouverture de la boîte à gants. Et à l’usage, c’est loin d’être idéal. En roulant, devoir plonger dans les menus pour changer la température ou couper une alerte sonore, ce n’est ni pratique, ni sécurisant. Une voiture, ça reste un objet qui se conduit. Et sur ce point, Polestar a peut-être poussé le curseur un peu trop loin. Dommage, car certains détails sont brillants, accoudoirs flottants, recharge sans fil, port USB-C 60W à l’arrière, et même un radar intérieur qui détecte la présence d’un enfant ou d’un animal oublié dans la voiture.
Cette version Dual Motor Performance, c’est 544 chevaux, 686 Nm, et un 0 à 100 km/h abattu en 3,8 secondes. Dans les faits, ça pousse fort. Très fort. Même en mode normal, la réactivité est bluffante, et en mode "Performance", la Polestar 4 vous plaque au siège sans ménagement. Même en pleine charge, la motricité reste excellente, et l’accélération linéaire, c’est brutal, mais jamais incontrôlable.
En ligne droite, c’est impressionnant ! Mais en virage ? La voiture tient la route, c’est indéniable. Le châssis est bien réglé, les amortisseurs pilotés bossent bien, et le feeling est précis pour un SUV. Attention, on parle tout de même d’un engin de 2.3 tonnes, et on le sent, mais en conduite dynamique, elle reste étonnamment stable, précise, et jamais pataude. Ce n’est pas une sportive, et elle ne cherche pas à en être une. Le freinage régénératif est puissant, et malheureusement non réglable. C’est trop fort pour certains, parfait pour d’autres.
Et l’autonomie dans tout ça ? C’est souvent là que le bât blesse avec les électriques sportives. Polestar annonce jusqu’à 590 km d’autonomie WLTP. En réalité ? Avec notre modèle Performance, chaussée en 22 pouces, l’autonomie réelle tourne plutôt entre 460 et 500 km. C’est honnête, mais ça n’étonne plus. La recharge rapide monte jusqu’à 200 kW, ce qui permet de passer de 10 à 80 % en une trentaine de minutes. Efficace, sans être révolutionnaire.
La Polestar 4, c’est un pari. Elle bouscule les codes : pas de lunette arrière, aucun bouton, un style sans compromis. Rapide, confortable, ultra-connectée, elle affiche une vraie personnalité. Est-ce que tout est parfait ? Pas vraiment. Entre quelques bugs logiciels, l’absence totale de commandes physiques et un freinage régénératif non réglable, certains points peuvent frustrer. Mais elle propose une vision différente du SUV électrique, plus audacieuse, plus radicale, et franchement, ça fait du bien dans un segment qui tourne souvent en rond.








